Ebook, ed. Lingua Franca, Paris, Février 2024, 165 p., EAN : 9782912059154, 0 €
Enquête sur la trajectoire des membres du milieu culturel associatif d'une ville de province. Ce livre est une démonstration cruciale des carences actuelles de la sociologie, de sa formation et de ses modèles théoriques, initialement bourdieusiens ici, mais aussi contaminés par le populisme décliniste. La vraie question de méthodologie sociologique est de savoir ce qu'il aurait fallu dire.
IntroductionL'interview d'Élie Guéraut dans Médiapart, pour son livre Le Déclin de la petite bourgeoisie culturelle (2023), m'avait laissé un peu perplexe. J'ai donc acheté l'ouvrage pour vérifier. Il s'agit d'une enquête entre 2011 à 2018, sous forme d'observation participante, sur une ville de province du centre de la France, avec un suivi des campagnes municipales de 2014 et de 2020 (p. 19). La ville a été anonymisée en « Lergnes » et l'étude traite surtout de la trajectoire professionnelle de 15 personnes appartenant à ce que Guéraut appelle la petite bourgeoisie culturelle. Ils sont aussi interrogés sur la période des années 1970-1980 à nos jours. Le cadre politique local correspond surtout au changement de majorité de la ville qui passe à droite en 2014 après être restée à gauche une quarantaine d'années.
La justification de l'anonymisation concerne plutôt les personnes que la ville. Il est toujours utile de pouvoir vérifier les allégations, au moins pour ne pas donner à l'étude une validité générale à ce qui peut être une situation locale spécifique. J'ai d'ailleurs effectué quelques recherches à partir du contenu du livre et j'ai trouvé de quelle ville il s'agissait (confirmée par la confrontation d'une photo du livre à celles de Google Maps®).
En résumé, Guéraut considère que cette « petite bourgeoisie culturelle » est en déclin, comme ce genre de villes de province, surtout dans le cas de la génération devenue adulte après 2000, du fait d'un relatif désengagement culturel de l'État et spécifiquement (à Lergnes) de la perte de la mairie par les socialistes. Mais toutes les idées de son livre sont très discutables.
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